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La volonté générale

Alexandre Bonnard
La Nation n° 1941 18 mai 2012

A lire la presse de lundi et mardi, la France, les Français, ont opté pour le changement. La majorité, si faible soit-elle, équivaut à l’unanimité. Elle exprime et incarne la volonté générale selon le contrat social rousseauiste. La minorité, peu importe qu’elle soit faible ou importante, est vouée à l’inexistence. Le pouvoir, c’est-à-dire l’exécutif (quoi qu’en dise la Constitution), passe à gauche et les élections du 17 juin ne devraient que le confirmer.

Les médias nous donnent toutefois des chiffres intéressants. François Hollande a obtenu en chiffres ronds 18'000'000 voix et Nicolas Sarkozy 16'900'000. Il y a eu en outre 2'147'173  votes blancs selon la proposition de Marine Le Pen. Ce sont donc environ 37'000'000 de Françaises et de Français qui ont voté, sur un total d’environ 46'000'000 d’inscrits (19,66% d’abstentions). François Hollande n’a donc recueilli que 48,63% des suffrages des votants, lit-on dans Le Temps du 8 mai reprenant le site vote-blanc.org «qui milite pour leur prise en compte». Selon ce calcul, l’élection du nouveau président ne correspondrait donc pas à une majorité de suffrages devant exprimer la volonté générale. On peut ergoter.

Ce qu’il faut en revanche relever, c’est que les candidats sont séparés par 3,04% des voix. C’est donc le 1,52% des votants qui a fait la bascule dans un sens plutôt que dans l’autre. Pas de discussion: c’est la règle du jeu, et il n’y en a pas d’autre, il faut qu’il y ait un vainqueur. Mais de grâce, que l’on prenne conscience du ridicule de proclamer que c’est «la France», ce sont «les Français» qui ont décidé de «changer». Ceci bien entendu sans aucun regret pour l’éviction de Sarkozy.

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